La Langue de chez nous
Anne-Marie Vurpas
Si, ce samedi 17 janvier 2015, aux cours de parler lyonnais suivi par 150 sociétaires de la Société des Amis de Lyon et de Guignol il règne une effervescence inhabituelle, c'est parce qu'aujourd'hui nous recevons Anne-Marie Vurpas qui a initiée avec notre président Gérard Truchet les premiers cours de Parler lyonnais en 1998.
Elle avait alors 75 ans et quand Gérard lui a demandé si elle acceptait de l'aider, elle répondit : " de tout cœur ". Et pendant plus de dix ans elle s'est investie à ses côtés avant de céder la place à Jean-Baptiste Martin linguiste émérite professeur de l'Université Lumière-Lyon II.
Tous deux partagent la même passion pour la sauvegarde des langues régionales.
Ce dernier comme de bien s'accorde rend hommage à Anne-Marie Vurpas en soulignant son parcours, l'importance de son travail de chercheuse à l'institut Gardette (Université catholique de Lyon). Il rappelle que très jeune, alors qu'elle terminait ses études en licence de lettre classique et linguistique, elle parcourut à bicyclette le Beaujolais et les communes du nord du département en réalisant des entretiens pour permettre l'élaboration du prestigieux ouvrage : Atlas linguistique et ethnographique du Lyonnais. Travailleuse infatigable, elle a concouru à l'édition de plus de 12 ouvrages contribuant ainsi à la conservation du patrimoine linguistique ainsi qu'au développement et à la connaissance de la francophonie. Aujourd'hui, à nonante et un an (91), elle vient nous présenter son étude sur le manuscrit de G.-F. Vincent daté de 1797 qui reprenait les mots du parler Lyonnais pour en indiquer la correspondance en français. Il s'agissait à cette époque de la Révolution d'éliminer les patois régionaux. Ce dictionnaire qui contient une partie des mots de "Guignol", nous permet de connaître le parler Lyonnais du XVIIIème siècle.
Jean-Baptiste Martin souligne que chaque fois qu'une langue disparait, c'est une partie du patrimoine linguistique de l'humanité qui disparaît. Le français n'est pas une langue "Une" mais la somme de multiples langues régionales. " Les langues et les accents sont pour l'oreille, ce que l'architecture et la nature sont à l'œil " déclare-t-il.
A la fin du discours, de chaleureux applaudissements rendent un hommage appuyé à Anne-Marie Vurpas.
Sur la première photo tout le monde est attentif à l'hommage de Jean-Baptiste Martin.
Sur la seconde, nous avons de gauche à droite : Claudine Fréchet qui a collaboré à la réalisation de l'ouvrage en sa qualité de professeure en Sciences du Langage et directrice de l'Institut Gardette et la fille d'Anne-Marie assise à côté de sa maman -
Enfin sur la troisième photo aux côtés d'Anne-Marie, nous apercevons René Berlivet éditeur, responsable des Editions "Les Traboules" et Gérard Truchet président de la Société des Amis de Lyon et Guignol.