Justin GODART

Justin-François-Pierre-Marie Godart (1871-1956) est né à Lyon le 26 novembre 1871. Après des études de droit, il devient avocat et soutient en 1899 sa thèse : L'ouvrier en soie, Monographie du tisseur lyonnais, Etude historique, critique et sociale. En 1904, il est élu sur la liste du parti radical de Victor Augagneur maire de Lyon, puis devient un des premiers adjoint d'Edouard Herriot. Il s'occupe alors du service des Eaux et de l'Enseignement Spécial et Professionnel. En 1906, élu député de Lyon, il en occupe le siège jusqu'en 1926 lorsqu'il devient sénateur et ce jusqu'en 1940.

Pendant la première guerre mondiale, nommé sous-secrétaire au service de la Santé auprès du ministre de la Guerre, il organise la médecine sur le front, fonde, assisté d'Edmond Locard un centre de formation pour les personnels de santé et s'occupe plus particulièrement de la réintégration des mutilés de guerre.

Ministre du Travail et de l'Hygiène en 1924 puis de la Santé en 1932, nous lui devons entre autre, la journée de huit heures, le certificat prénuptial, le repos des femmes avant et après l'accouchement l'interdiction du travail de nuit des enfants de moins de 13ans. Il fonde la ligue contre le cancer. En 1940, il refuse de voter les pleins pouvpoirs à Pétain, se retire dans le Beaujolais, entre en résistance et sera honnoré par la médaille des Justes. Il accueille le général de Gaulle à la Libération en tant que maire provisoire de Lyon jusqu'au retour de captivité en septembre 1944, d'Edouard Herriot. 

Justin Godart se passionne pour l'histoire et les traditions lyonnaises. Il créée avec d'autres passionnés la Société des Amis de Guignol dont il sera le premier président de 1913 à 1941. Il est à l'origine de l'UNIMA (Union internationale de la marionnette), de l'Académie des Pièrres Plantées pour faire renaître la défunte Académie du Gourguillon (le 21 novembre 1920) et en devient le secrétaire perpétuel. Passionné de toutes les facettes de Lyon, il est aussi un grand collectionneur sur tous les sujets liés à l'histoire de la ville notamment la soierie, la médecine, le travail et l'hygiène. L'importante documentation est concervée aux musées Gadagne.

Justin Godart fut un homme politique remarquable, très impliqué dans les causes sociales et visionnaire ; sa carrière internationale ne l'empêchait pas de célébrer l'esprit lyonnais avec humour et une déléctation manifeste.

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Edmond LOCARD

Edmond Locard est né à Saint-Chamond en 1877. Docteur en médecine légale en 1902, il s'installe en 1920 dans les combles du palais de justice de Lyon pour y créer le premier laboratoire de police scientifique où il développe le fichier des empreintes digitales, la graphométrie, la scène de crime et systématise le relevé d'indices... Son laboratoire de renomée internatioale reçut les plus grands de la police mondiale : J.Edgar Hoover chef du F.B.I. a eu recours à ses connaissances. Il intervint sur de grands dossiers criminels comme l'affaire du "corbeau" de Tulle et s'attaqua aux grandes énigmes de l'histoire.

Surnommé le " Sherlock Holmes français " il fut aussi touche-à-tout de génie dans de nombreux domaines, la philatélie, le roman, la critique littéraire et participa activement à la vie culturelle locale ;  il fut membre de l'Académie des Sciences et, Belles-Lettres et Arts de Lyon et fonda en 1949 l'"Académie" dite du "Merle Blanc". Mais, huit ans auparavant il avait été élu à l'unanimité, le 22 avril 1941, président des Amis de Guignol.

Il reprenait le flambeau des mains de Justin Godart avec lequel il entretenait déjà d'intimes relations, en particulier du temps où celui-ci, sous-secrétaire d'Etat en charge du service de santé aux armées, l'avait recruté en 1915 comme médecin-major de 1ère classe. C'est ensemble qu'ils effectuèrent de mai à juillet 1918 un séjour aux Etats-Unis pour raffermir l'entente avec l'Oncle Sam, entré en guerre à nos côtés. Talentueux conférencier, il avait aussi réalisé le 8 avril 1932 une intervention magistrale sur le thème : "les empreintes digitales de Guignol".

Pendant vingt deux ans, jusqu'au 13 décembre 1963, il conduisit efficement la société des Amis de Lyon et Guignol (rebaptisée ainsi en 1947). Il fut aussi à l'origine de la première sortie d'été en 1948, au " Carillon Champêtre " à Saint-Clair. Il inaugura la rue Benoist-Mary et la plaque apposée sur la maison de cette vénérable pipelette et rendit aussi un vibrant hommage à Monseigneur Lavarenne aumonier de notre société, lors de l'inauguration de la rue le concernant. Dans les almanachs, il signait des contes de son pseudonyme " Just Benoni " qu'il avait acquis en 1937 en entrant à l'Académie des Pierres Plantées. C'est le 4 mai 1966 qu'il gagna l'éternité soit l'année de ses quatre-vingt-neuf ans et soixante-quinze ans jour pour jour, après la disparition d'un certain Sherlock Holmes.

 

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André THOMASSET

Au début des années soixante, la société des Amis de Lyon et de Guignol est au bord de la rupture. Edmond Locard pris par ses obligations professionnelles démissionne le 13 décembre 1963. Les sociétaires se retrouvent une petite cinquantaine à l'Assemblée Générale du 24 avril 1964, mais le 22 mai aucun des membres du bureau ne souhaite accéder à la présidence. Jean Vadella propose alors la candidature d’André Thomasset. Réticent au début, il se laisse finalement séduire et accepte.

André Thomasset est maître-tailleur rue Paul Chenavard, président des commerçants et membre du Comité des fêtes de la ville. « Je vais essayer, dit-il, de faire en sorte que la Société des Amis de Lyon et de Guignol ne disparaisse pas, mais renaisse plus prospère de la gloire qu’elle a eue » Il veut coute que coute défendre le nom et le renom de Guignol, reconquérir son public, recréer la commission des têtes de bois en vue de former de nouveaux marionnettistes, rééditer le bulletin. Alors, après 3 années d’absence, le bulletin renaît en juillet 1964 même s'il est composé seulement de deux ou trois feuilles ronéotypées.

Le comité choisit le théâtre Saint-Georges pour se réunir et à la première soirée du 20 novembre 1964 un impromptu d’actualités écrit et joué par Jean Rochas et Régis Bazin remporte un franc succès. Alors, les réunions suivantes vont proposer le même genre de spectacle et du coup, le nombre de sociétaires afflue. Trouver un local devient pressant. Le choix se porte sur un caveau situé 21 rue Juiverie. Après un premier spectacle donné le soir du 8 décembre 1965, le théâtre des Amis de Lyon et de Guignol est inauguré en janvier 1966 sous le nom de La Maison de Guignol. « C’est un sauvetage ! souligne le lendemain dans ses colonnes le journal Le Progrès. En créant ce théâtre les Amis de Lyon et de Guignol et leur président André Thomasset vont redonner à Guignol et au Vieux Lyon un sang nouveau. »  Le directeur de l’Office du Tourisme inclut un passage en ce théâtre aux touristes lors des visites du Vieux Lyon et verse 1 franc par visiteur. C’est une aubaine car plus de 10 000 personnes viendront applaudir Guignol au cours de l’année 1966, la trésorerie revit.

Hélas, disputes, démissions au sein du bureau, critiques envers le président se succèdent. André Thomasset résiste et persiste à œuvrer pour le rayonnement de l’association. Il abandonne finalement son poste le 14 septembre 1970. Nous ne devons pas oublier que c’est bien grâce à sa ténacité que la société a pu remonter la pente. Il se retire à Forcalquier en Haute-Provence où il assurera la fonction de guide jusqu’à ses quatre-vingt-dix ans et aura l’honneur de recevoir la médaille d’argent du Tourisme par Françoise de Panafieu Ministre des loisirs. Né à La Tronche près de Grenoble le 23 mai 1906, André Thomasset décède en novembre 1997. 

Louis LUDIN

Louis Ludin est né le 10 juillet 1905 au 53 quai Pierre Scize. Malgré son diplôme de l’école de tissage, c’est formé par son père qu'il admirait, qu’il exercera comme lui la profession de masseur chirurgical. Amoureux de Lyon et de Guignol, nous le retrouvons à l’association du Burtor à la tête d’une petite troupe de marionnettistes amateurs pour laquelle il rédige les pièces qui sont jouées et mises en scène au sein de l'Association du Vieux Lyon, dirigée par Jean-Claude Pernoud et installée au caveau du 21 rue Juiverie où se réunissent les Amis de Lyon et de Guignol.

Remarqué par Louis Thomasset, il intègre le bureau et relance dès avril 1969 le bulletin et ce même mois, à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Laurent Mourguet, il écrit la pièce en treize tableaux de la vie de Laurent Mourguet, laquelle est jouée par sa propre troupe. Avec le bureau, il commence à réunir les archives et à les compléter. C’est tout naturellement qu’il prend la succession de louis Thomasset à la présidence de la société le 16 mars 1971.

Il relance le cycle des conférences suivies d’une pièce de Guignol, remet au goût du jour sortie d’été et mâchon. Le bulletin devient plus consistant. Il parvient même à faire éditer les deux derniers almanachs en 1971 et 1972, chacun à trois mille exemplaires. Si André Thomasset a sauvé la Société, Louis Ludin a particulièrement contribué à son développement et à son rayonnement. A la fin des années 80 la société enregistrera plus de quatre cents sociétaires. Après 23 années de bons et loyaux services, il démissionne le 16 octobre 1986 non sans avoir préparé à sa succession un certain Gérard Truchet qu’il avait encouragé à créer le personnage du Père Craquelin et qu’il avait fait entrer au bureau en 1973.

Poète, Louis Ludin avait rédigé bon nombre de fables. Les premières en 1978 sont vendues au profit de l’association puis il les réunit en deux recueils intitulés " Soixante fables des deux collines " et " Cent dix-huit fables " de Louis Ludin. Sa générosité de cœur lui fait éditer " Fabliaux de sagesse " au profit de l’Institut Pasteur de Lyon. Il décède près de sa propriété de Saint-Jean de Niost et le lendemain ses funérailles sont célébrées au Grand Temple qu’il avait contribué à sauver de la destruction, obtenant même son classement aux Monuments Historiques.