DANIEL STREBLE
aujourd'hui DANIEL STREBLEDaniel Streble quitte le théâtre de la ficelle : « Guignol doit continuer »
Par Laure Solé
Publié Vendredi 30 août 2024
Photo : ©LS/PetitBulletin
Guignol / La compagnie « Guignol, un gone de Lyon, Cie Daniel Streble » a quitté l'emblématique théâtre de la ficelle (Lyon 4ᵉ) au début de l'été. Mettant un point final à trois générations de dévouement au petit canut arborant un salsifis.
« En 1915, mon grand-oncle Alexandre avait offert une marionnette à mon père, de celles qui ornaient les radiateurs à eau de certaines vieilles voitures », se remémore avec tendresse Daniel Streble, figure emblématique du théâtre Guignol à Lyon.
Ex-comédien et directeur du personnel dans une entreprise lyonnaise, Daniel Streble est né avec des marionnettes dans les mains. Certaines fabriquées par son grand-père, sculpteur sur bois, par son père ou par lui-même. D'autres furent acquises par lui ou par son père, qui fonda d'ailleurs sa compagnie de marionnettes en 1929. Il joua en itinérance ainsi que dans la salle de la Tavelle montchatoise, feu théâtre guignol du 3ᵉ arrondissement de Lyon.
« Avec ma femme, on aidait mon père surtout les week-ends. Dans les années 50, nous sommes allés 21 fois à Roanne pour donner le spectacle de Noël. À chaque fois, mon père écrivait une pièce différente : un conte de Noël, Cendrillon... version Guignol évidemment », détaille Daniel Streble.
Dans les lignées de Guignol
C'est toujours en compagnie de son fils et de sa belle-fille que Marius Streble a « donné la main » chez les plus éminentes familles du théâtre Guignol. Les Mourguet ainsi que les Neichthauser, descendants de Laurent Mourguet créateur de la marionnette Guignol en 1808. Il finit même par jouer Guignol, après la mort d'Ernest Neichthauser en 1969.
« Je suis le dernier à avoir côtoyé tous les anciens », se remémore avec nostalgie Daniel Streble qui soufflera bientôt ses 80 bougies. Il évoque les nombreux moments passés avec Jean-Guy Mourguet, qui dirigea le théâtre municipal du Guignol de Lyon : « C'est lui qui m'a suggéré de repeindre mes marionnettes à l'acrylique. Avant elles étaient peintes à la gouache. Dès qu'un enfant touchait leur visage ça bavait, et il fallait les repeindre, il m'a d'ailleurs aidé à en repeindre quelques-unes ».
300 marionnettes, qui jouèrent, pour la plupart, dans le castelet du théâtre de la ficelle à la Croix-Rousse, installé par Daniel Streble après sa démission, en 1993. Une collection d'une grande rareté, qui encombre désormais les placards de l'appartement du couple, qui a quitté précipitamment ce même théâtre de la ficelle au début de l'été.
300 petits visages, 300 petites histoires
Les décors et autres structures imposantes ont été entreposées dans des boxs, mais les marionnettes sont trop précieuses pour être exposées à des écarts de température. Ce qui permet à Daniel Streble d'en faire profiter à ses invités, ouvrant ses placards comme on ouvre une malle au trésor, débordant d'un nombre inépuisable de marionnettes entièrement fabriquées à la main.
Daniel Streble quitte le théâtre de la ficelle : « Guignol doit continuer »